Carel

Imparfaite et Carel, c’est bien plus qu’une rencontre, c’est une histoire d'amitié... Deux femmes engagées, qui partagent un humour et une légèreté, une esthétique aux accents 60’s & 70’s et une personnalité décomplexée. Depuis 2020, et la sortie de son programme CAREL CARES, la marque des trentenaires parisiennes a à cœur de recycler et de donner une nouvelle vie à ses stocks dormants, notamment à travers une ligne de souliers fabriqués à partir de matières upcyclés ou alternatives. Aujourd'hui Carel va plus loin dans son envie de ralentir la production de produits neufs et nous confie ses archives à prix doux.

  • 100%
    FABRIQUÉ EN EUROPE
  • 75%
    DES MODÈLES ONT UN LABEL CAREL CARES
  • 80%
    DES ICONIQUES ONT UNE VERSION UPCYCLÉE
  • 500
    PAIRES DE CHAUSSURES ONT ÉTÉ DONNÉES AU SECOURS POPULAIRE EN 2023

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www.carel.fr

"Carel et moi on s’est bien trouvés. J’ai toujours aimé les choses bien faites mais aussi la fantaisie dans la vie, la couleur, le petit détail qui fait la différence"

Racontez-nous l'origine de Carel.

Frédérique : Carel est née en 1952, juste après la guerre. La famille Carel était réfugiée. Georges Carel a rencontré sa future femme, Rosa, dans les rues de Paris. Tous les deux venaient déjà plus ou moins du monde de la mode : le père de Georges était cordonnier à Oran en Algérie, et la mère de Rosa venait d’Europe de l’Est. Ils sont tombés amoureux et ont décidé de monter une marque de souliers, avec leur nom, Carel. Dès le départ, le signe distinctif était le petit talon qu’on appelle “le trotteur”. C’est un talon de quelques centimètres de hauteur, cubain, de forme carrée, ce qui le rend stable et permet aux femmes de courir partout sans se fatiguer ou tomber. Ils voulaient aussi des modèles très gais, parce qu’après-guerre tout était triste, décliné en gris ou en noir. Eux voulaient faire quelque chose de très différent et de souple, usuel et confortable, pour accompagner le développement des femmes dans la société. A cette époque, les femmes se sont beaucoup émancipées, elles ont d’ailleurs le droit de vote depuis 1944. Il y avait le besoin d’un soulier élégant et sexy tout en étant utilitaire et confortable. Ce besoin est d’ailleurs encore très actuel, c’est entre autres ce qui explique que Carel a traversé le temps.

Quel a été le déclic pour lancer la marque à l’époque ?

Frédérique : Georges et Rosa ont installé l’une de leur première boutique aux pieds de la Sorbonne. Ça a marqué le but du succès. Une petite boutique très colorée et gaie, toutes les jeunes étudiantes et leurs professeurs ont accouru. Carel est encore aujourd’hui très empreint de cet univers littéraire et universitaire. On offre d’ailleurs un livre de poche pour tout achat d’une paire de Carel. Carel s’engage aussi pour la jeunesse en soutenant les étudiants de l’IFM, l’institut français de la mode, en leur prêtant des souliers Carel pour leurs défilés. De plus, chaque saison nous soutenons la jeune création parisienne en invitant un artiste à réinventer la vitrine de notre flagship et cela donne même parfois lieu à une collaboration avec le développement d’une collection capsule sur nos sacs ou nos chaussures.

Vous reprenez Carel en 2011, comment se déroule cette passation ?

Frédérique : J’ai effectivement racheté Carel il y a 13 ans, directement à la famille. Ils ne voulaient pas qu’un concurrent reprenne, ils souhaitaient quelqu'un de différent avec des idées nouvelles. Moi je venais de chez L'Oréal, je ne connaissais rien à la chaussure mais je me souvenais de la boutique Carel que je voyais petite fille à Grenoble et qui m’avait beaucoup marquée. J’avais le souvenir d'une très jolie marque patrimoniale, bien faite avec des produits de qualité. L’idée m’a tout de suite plu. J’ai vraiment appris le métier sur le tas avec Michèle Carel, et aujourd'hui Emilie, la petite-fille de Georges qui travaille encore au sein de l’équipe. Je pense qu’ils m’ont choisie parce qu’ils ont aimé mon projet pour la marque. La maison était vieillissante quand je l’ai reprise, moi j’ai voulu remettre la création au centre du débat. Je savais qu’il existait dans les archives des trésors à réveiller. Tony, le fils de Georges le plus créatif, avait travaillé avec tous les plus grands couturiers de l’époque: Jean-Paul Gaultier, Karl Lagerfeld, Jean-Charles de Castelbajac, Thierry Mugler etc. Ils faisaient les chaussures de leurs défilés. Donc dans les archives de la marque il y avait des mines d’or ! Donc quand j’ai repris la marque, on a beaucoup travaillé, vraiment beaucoup, mais on avait toutes les bonnes bases pour y arriver: une belle marque établie avec une belle histoire et des produits bien faits chez des fournisseurs historiques en Italie. Il ne manquait qu’une énergie nouvelle et du sang neuf.

Comment se passe le processus créatif chez Carel ?

Frédérique : Avec Hubert Canard, le directeur de la création, on parle beaucoup. On s'inspire énormément des archives de la marque mais aussi de tout ce qu’on trouve. Le vintage et l’histoire ont une place centrale, mais on se dépêche de l’oublier aussi. Il y a 3 sources principales d’inspiration. La première, ce sont les pièces Carel vintage que nous possédons. Dans notre boutique outlet “Sabotine” il y avait plus de 15 000 paires de chaussures de toutes sortes, en paille, des spartiates, des choses incroyables et souvent importables ! La deuxième, ce sont les images et la presse de l’époque. Toutes les campagnes Carel de Jean Loup Sieff tout d’abord, qui a fait toutes les campagnes pub de Carel pendant plus de 20 ans. Mais aussi les articles de presse des années 60’s et toutes les paires best sellers photographiées au cours des années. Enfin, la dernière source d'inspiration ce sont les dessins, de Jean Paul Gaultier par exemple, qu'on retrouve dans les archives. Parfois c’est juste une ligne, mais on comprend l’intention créative derrière.

Quel est le modèle actuel qui est né de cette recherche ?

Frédérique : La Kina est née de ce processus créatif ! Contrairement à ce que tout le monde croit, notre fameuse Babies Kina est un modèle récent, on l’a sorti il y a 10 ans. C’est simplement un modèle qui a LA grammaire Carel: petit talon cubain, très stable, les brides Georges Carel les adorait et les couleurs pop, le vernis et le côté ultra confort. C’est une journaliste du Elle qui nous avait parlé un jour, totalement par hasard, d’un modèle de babies chez Carel, du coup on a regardé de plus près. On a alors travaillé et retravaillé le modèle, on est allé avec Emilie voir les usines en Italie avec une idée très précise de ce que l’on voulait et on a perfectionné le modèle avec eux jusqu’à trouver le combo parfait. Au début le modèle marchait bien mais c’est seulement au bout de 2 ou 3 ans qu’on a compris que c’était LE modèle qui marquerait le renouveau de la marque. Et puis Alexa Chung est tombée amoureuse de ce modèle et là tout s’est accéléré. Elle portait ses Carel
jusque dans les défilés Chanel! Le modèle connaît un succès phénoménal jusqu’en Asie, où les KOL (Key Opinion Leaders) et les stars de K Pop se les arrachent.

Quelle est la part de votre personnalité propre qu’on retrouve chez Carel ?

Frédérique : Il faut de la fantaisie dans la vie. Carel et moi on s’est bien trouvés. J’ai toujours aimé les choses bien faites mais aussi la fantaisie dans la vie, la couleur, le petit détail qui fait la différence. Je suis également très arty. J’encourage d’ailleurs mes équipes à aller voir des expositions, ils sont allés voir “la
mode en mouvement” au Palais Galliera et l’expo sur Schiaparelli dernièrement. Je pense qu’il faut aller voir les anciens, les maîtres de la couleur. Comme Albers, qui faisait des carrés de couleur dans des carrés, c’est fantastique comme inspiration pour Carel, tous est là ! Ou des artistes comme Nicolas de Staël ou Rothko, leurs couleurs sont fabuleuses. L'histoire de Rothko est lourde, il s’est suicidé etc mais il voulait aussi être vu. Il voulait d'ailleurs que ces peintures ne soient jamais accrochées plus haut que 20 cm du sol parce qu’il voulait être vu par des enfants. Sa peinture, il faut la vivre de manière sensuelle et charnelle. C'est important qu’on ait toutes ces références dans l'œil, donc j’incite beaucoup les jeunes à aller au musée et dans les galeries.

Quel rôle joue le vintage dans votre armoire personnelle ?

Frédérique : C’est simple je n’achète quasiment rien de neuf. Tout ce que j’ai soit je le possède depuis des années soit je l’ai acheté aux enchères à Drouot ou en vide grenier. Mon armoire est essentiellement vintage. On trouve des choses absolument fabuleuses à Drouot. Il est vrai que cela prend un peu de temps mais on fait des affaires de dingue comme ces chemises Emilio Pucci que j’ai dégotées dans une vente. Elles sont en parfait état, dans une soie magnifique, Made in Italy, je les ai eues pour une bouchée de pain. J’aime également beaucoup cette veste Yves Saint Laurent que je porte. C’est la pièce que je mets systématiquement à chaque événement un peu formel où je veux me sentir à l’aise et sûre de moi.

Comment sensibilisez-vous vos équipes aux enjeux environnementaux de la mode ?

Frédérique : Honnêtement je n’ai pas eu beaucoup à le faire. Tout le monde a à cœur de faire mieux. Les femmes sont en revanche beaucoup plus sensibles à ces sujets que les hommes, je ne sais pas si c’est notre rapport aux enfants, à l’avenir qu'on leur réserve, mais il est vrai que les femmes de l’équipe sont le moteur de notre changement. Camille Rachon notamment. Camille est la responsable RSE chez nous. Elle a commencé à la création avec Hubert et posait plein de questions sur comment étaient faites les choses et proposait pleins de solutions pour nous améliorer. J’avais vraiment envie que Carel passe un cap sur ces sujetset Camille est devenue notre responsable en charge du développement durable en 2020 et elle délivre beaucoup. Elle mobilise chaque service de façon transversale sur la question écologique. Collection, logistique, packaging, tout est audité afin d’améliorer peu à peu notre manière de consommer et de concevoir nos collections.

Quels sont vos objectifs pour 2024 sur vos engagements RSE ?

Frédérique : Le chemin est encore long mais on s’est fixé des enjeux ambitieux pour 2024. Premièrement, effectuer notre premier bilan carbone : nous nous lançons dans cette grande aventure afin de quantifier de manière précise et globale nos émissions. Cela nous permettra d’identifier les mesures et leviers pour réduire notre impact. Deuxièmement, améliorer notre traçabilité : dans le cadre de la loi AGEC, nous mettons en place un système de QR code en boutique et sur le e-shop qui permettra de découvrir les étapes et lieux de fabrication de leur chaussure mais aussi sa composition précise. Enfin la certification végane : nous souhaitons labelliser notre ligne de baskets fabriquée à 100% à partir de matériaux alternatifs afin de répondre aux attentes grandissantes des consommateurs pour une mode sans cuir et éthique. Nous aimerions aussi offrir à la cliente la possibilité de rapporter sa paire en boutique afin que cette basket puisse être entièrement recyclée.

A quoi correspond Carel Cares?

Frédérique : Nous avons effectivement surtout créé le label Carel Cares en 2020 afin de rendre nos actions plus facilement identifiables. Il y a 3 axes essentiels pour des souliers plus durables : le made in France, l’upcycling et les matériaux alternatifs. Depuis ses origines, Carel développe des partenariats pérennes avec des ateliers à taille humaine en Europe, principalement en Italie. Cette proximité avec les ateliers nous garantit une excellente traçabilité. Mais nous avons aussi à cœur de mettre en avant le savoir-faire français, en développant des partenariats avec des entreprises du patrimoine vivant pour des produits très spécifiques tels que les espadrilles. Depuis maintenant 3 saisons, nous imaginons chaque été une ligne d’espadrille en collaboration avec un atelier traditionnel du Pays basque. On intègre également de plus en plus de matériaux recyclés dans nos collections afin de limiter l’usage et le gaspillage de ressources. Nous récupérons les restes de productions et autres peausseries oubliées de qualité premium pour leur donner une seconde vie, créant ainsi des séries exclusives en quantité très limitées. Nous nous associons aussi à des showrooms parisiens tel qu’Adapta, pour sourcer des stocks de cuirs dormants issus de grandes maisons et destinés à être détruits. On teste aussi des matériaux alternatifs aux cuirs traditionnels avec nos ateliers. Nous avons imaginé toute une ligne de souliers créés à partir d’Uppeal, qui est un matériau conçu à partir de peau de pomme issue de l’industrie alimentaire. Après différents tests, cette matière a fait ses preuves et nous permet de proposer des iconiques réinventés pour une clientèle à la recherche de matières véganes. Nous sélectionnons avec soin les cuirs que nous utilisons, nous privilégions les tanneries
certifiées Leather Working Group de rangs Gold ou Silver. Ce label à pour objectif de promouvoir des pratiques durables et responsables. Les tanneries sont auditées sur de nombreux critères à la fois environnementaux mais aussi sociaux, ce qui nous garantit un cuir fabriqué dans de bonnes conditions.

"On s'inspire énormément des archives de la marque mais aussi de tout ce qu’on trouve. Le vintage et l’histoire ont une place centrale"

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